Éditorial de la 19ème édition de la Chronique, le journal de L’AIMJF, par CALDER Avril
"La jurisprudence internationale
L’article du Dr Maria Fernanda López Puleio traite à la fois de la jurisprudence internationale et du rôle du Défendeur public en Amérique. Il démontre avec force que la discrimination positive est parfois nécessaire pour éliminer la discrimination envers les membres d’un groupe vulnérable et en illustre le principe par le jugement Sebastian Furlan rendu par la Cour interaméricaine des droits de l’homme d’Argentine. Ceci nous introduit opportunément à une série d’articles sur la santé mentale des enfants.
La santé mentale et les jeunes contrevenants
Quelles approches sur la petite enfance offrent le plus de chances de prévenir le développement d’une mauvais santé mentale et de tout ce qui altère les chances dans la vie ? Lorraine Khan réfléchit sur la manière de faire les choses différemment pour obtenir des résultats plus favorables aux enfants et les moyens d’y parvenir.
Le docteur Marcel Abei explique l’engourdissement émotionnel que la répétition des expériences défavorables produit sur le fonctionnement du cerveau, pourquoi la peine seule ne sera pas suffisante pour prévenir la délinquance des jeunes récidivistes et comment les différentes thérapies visant à améliorer le fonctionnement psychosocial de ces jeunes sont prometteuses.
Aux États-Unis, on a constaté que la politique de tolérance zéro face à la délinquance a eu pour effet que les comportements autrefois traités par les écoles, se retrouvent (souvent de manière disproportionnée) devant le système de justice pénale. Le Centre national pour la santé mentale et de la justice pour mineurs s’est intéressé aux moyens de détourner les enfants souffrant de troubles mentaux et de toxicomanie du système de justice des pour mineurs dès le début.
Certains comtés dont celui de Clayton, en Géorgie, ont mis en œuvre des politiques pour briser le « tunnel de l’école à la prison ». Dr Joe Coccoza, Karli J. Keator, Kathleen R. Skowyr, Jacquelyn Greene ont exposé les faits derrière l’histoire.
Voyage d’étude
Une occasion passionnante est apparue, pour un petit groupe de nos membres, d’effectuer au cours de 2017 un voyage d’étude dans les comtés américains qui ont réussi à implanter des politiques permettant de rompre le « tunnel ». Pour plus d’informations, n’hésitez pas à vous référer aux informations données in fine dans cet éditorial.
Je suis reconnaissante aux deux juges de la Nouvelle-Zélande et l’Australie Tony Fitzgerald et Jennifer Bowles pour leurs articles sur la façon de rendre justice aux jeunes délinquants neuro-handicapés. Le juge Fitzgerald fait valoir que le Tribunal de la jeunesse doit toujours identifier et traiter les causes sous-jacentes du comportement délinquant.
Le juge Bowles, qui a fait un voyage d’études dans trois pays européens et en Nouvelle-Zélande pour observer différents systèmes, est préoccupé par les enfants qui ne répondent pas à l’ordonnance de traitement du tribunal. Les deux juges abordent la question de l’aptitude à subir un procès.
Peu d’études ont été réalisées sur la santé mentale des jeunes délinquants détenus.
En Allemagne, le professeur Dr Denis Köhler et ses collègues sont les auteurs de deux d’entre elles. Les professeurs Romina Müller et Hanna Heinzen se penchent sur la manière dont les troubles mentaux sont diagnostiqués et sur la conclusion des études entreprises. Selon Dr Catherine Laurier, la recherche montre que les jeunes contrevenants sont très susceptibles d’avoir été victimes de violence et d’éprouver eux-mêmes des difficultés à l’éviter. La recherche a aussi révélé qu’entre 20 % et 70 % des jeunes délinquants emprisonnés présentent au moins un trouble de santé mentale, lequel ne sera probablement pas diagnostiqué par un spécialiste un jour.
L’avocate argentine Romina Tanus explique comment l’Unité des avocats pour les mineurs s’intéresse à la supervision des hospitalisations d’enfants pour fins de santé mentale et intervient pour empêcher qu’elles aient lieu pour des motifs étrangers à la santé mentale.
La voix de l’enfant
Comme vous le savez, la Déclaration universelle des droits de l’homme, stipule à son article 3 que tout être humain a le droit à la vie. Suite à l’avis rendu en 2015 par l’Association néerlandaise de pédiatrie à l’effet que les enfants malades en phase terminale qui souffrent de manière insupportable devraient avoir le droit de mourir, notant aussi que la Belgique est le seul pays au monde où, dans certaines circonstances exceptionnelles, un enfant peut disposer de l’option du traitement actif de fin de vie, la professeure Dr Charlotte Phillips réfléchit sur la question de savoir si l’enfant qui a le droit d’être entendu en vertu de l’article 12 de la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE)) « possède » aussi celui de mourir ». "